2019

Un atelier "or" du commun, 
spécialisé dans la décoration de luxe

Réveil matinal sous le soleil étincelant de Paris. Fabrice Juan nous a donné rendez-vous dans un atelier littéralement éblouissant au premier sens du terme. Ici, les feuilles d’or s’affolent et virevoltent pour notre plus grand plaisir. Nous sommes dans les prestigieux Ateliers Gohard. Une maison historique, située dans l’un des quartiers les plus anciens de Paris, le 11ème arrondissement.

Depuis plus de 50 ans, les artisans créateurs de cet atelier hors du commun, réalisent des pièces d’exception pour les plus grands décorateurs, les maisons de luxe et les monuments historiques comme la Statue de la liberté, la Concorde ou encore le Dôme de Invalides.

Des œuvres éblouissantes.

Fabrice Juan, nous fait signe de le rejoindre auprès de Franck Debets. L’un des chefs d’orchestre de cette institution. Face à nous, une quinzaine d’artisans s’affairent avec passion sur des pièces exigeantes. Notre œil se laisse rapidement distraire. Dans l’un des coins de l’atelier, une sculpture monumentale attend la FIAC avec impatiente. En Face, d’immenses panneaux recouverts de feuilles d’argent sont autant de miroirs de l’atelier. Franck Debets, ravi de notre éblouissement, nous montre Fabrice Juan du regard. Entre ses mains, une plaque métallisée à froid dont les motifs, pourraient laisser penser au néophyte, qu’il s’agit d’une marqueterie. La finition est étourdissante. L’effet saisissant.

L'art de la dorure… mais pas seulement.

Les ateliers Gohard sont également des véritables créateurs de matières. Des visionnaires qui explorent la richesse infinie des patines, des textures, des peintures.

 

Concentré, Fabrice Juan examine et sélectionne les échantillons de matières pour réaliser la serrurerie d’un bel appartement. Il commente : «la finition doit être irréprochable. Les poignées sont l’un des éléments que nous touchons le plus dans un appartement. Elles dégagent une certaine forme de sensualité. Je n’irai pas jusqu’à parler de spiritualité, mais la finesse du grain, la chaleur d’une matière, le soin apporté au polissage, la précisions d’une patine contribuent, sans même nous en rendre compte, à l’émotion».

Franck qui s’est éloigné s’attarde devant une large feuille aux somptueux motifs orientaux. L’ensemble, craquelé avec soin, nous rappelle cette scène mythique de « Il était une fois en Amérique » durant laquelle De Niro s’allonge dans un salon d’opium enfumé. Fabrice Juan commente : « Les matières gardent en mémoire les traces de ce que nous sommes au plus profond de nous ».

Des secrets de fabrication bien gardés.

À travers la large vitre siglée d’un G en lettre dorée, un homme à la chevelure d’argent applique avec dextérité des feuilles de Palladium sur un panneau préalablement enduit d’une mixtion gardée secrète. Le «rouge à l’assiette» n’a pas sa place dans cette situation. 

La pose est millimétrée, délicate, sans failles, sans interstices… l’ambiance est studieuse. Nous nous surprenons à parler à voix basse. L’artiste, agile, est le gardien d’une technique ancestrale. Le large pinceau glisse sur sa joue… cherche une feuille puis la dépose, sans surprise, à la perfection pour recouvrir légèrement la précédente en respectant la technique de la pose en damier.

Fabrice Juan nous parle de sa rencontre, avec Baptiste Gohard et Franck Debets, il y a 8 ans déjà. Une première collaboration qui a commencé dans un appartement attenant au Trocadero. Du marmorino, du parchemin, de la peinture décorative, de la métallisation à froid, de larges portes bleues pastel ornées de plaques et béquilles en bronze ciselé… il n’en fallait pas plus pour créer des liens indéfectibles.

Christelle, nous rejoint dans l’atelier. Elle vient s’assurer que le cadre en provenance de l’Élysée est entre de bonnes mains. Armés d’un fer à reparer, deux experts, cisèlent et font réapparaitre les motifs oubliés.

On les surprend en pleine discussion, face à un large médaillon. «Il irait à merveille dans le précieux appartement que je rénove en ce moment». Le sérieux laisse place à un peu de fantaisie. Fabrice prend la pose et tel un héros romantique, s’imagine capturé par la grâce du pinceau d’Eugène Delacroix.

Une présence internationale

Les Ateliers Gohard sont également présents à New-york. Ils contribuent ainsi aux rayonnement International de notre savoir-faire artisanal et défendent les valeurs de l’art de vivre à la Française, si chères à Fabrice Juan.

Nous espérons en silence que notre prochaine escale nous emmènera Outre-atlantique pour découvrir d’autres belles adresses. En attendant cette possible invitation, Fabrice Juan a pour notre plus grand plaisir et pour la seconde fois atteint son objectif : Nous éblouir.